Gwadaplans – Le guide découverte de la Guadeloupe

Histoire de la Guadeloupe

Histoire - Guadeloupe

Nous vous présentons ici l’histoire de la Guadeloupe dans les grandes lignes qui vous permettra de comprendre le contexte dans lequel vous voyagez. Vous pourrez ainsi vous intéresser aux différentes visites patrimoniales et culturelles de la Guadeloupe.

L’histoire de la Guadeloupe débute dès la pré-histoire mais son développement a débuté avec les populations amérindiennes, suivi de la colonisation européenne et le peuplement africain issu de l’esclavage et les nouveaux arrivants. Elle se termine par la période moderne avec la départementalisation en 1946.

Période pré-colombienne : les Amérindiens Arawaks et Caraïbes

En 1492, les Espagnols rencontrèrent une peuplade nommée Arawaks plutôt accueillante puis défensive quand elle s’est rendue compte des intentions des Espagnols. Les Arawaks (Taïnos) étaient en conflit  avec les Caraïbes (Kalinagos) dans les Petites Antilles et s’étaient installés sur les grandes îles du Nord et du de la côte du Sud-Amérique. Les Caraïbes, dont la guerre faisait partie de leur culture et leur rites initiatiques, faisaient des Arawaks leurs esclaves. Les Espagnols ont pris les Arawaks comme esclaves pour les tâches faciles – le service. Alliés avec eux, les Espagnols se battaient contre les Caraïbes et faisaient de leurs prisonniers des esclaves pour les tâches difficiles. Arawaks et Caraïbes sont issus d’Amérique du sud et sont toujours présents sur le continent et quelques îles.

En Guadeloupe, la présence des Arawaks comme des Caraïbes est avérée. Les fouilles sur le littoral ont permis de découvrir des fondations de villages et des céramiques des Arawaks. Les Caraïbes ont été les contemporains des colons français avec qui ils se sont farouchement battus. La guerre pour les terres de la Guadeloupe s’est terminée en faveur des Français, laissant les Caraïbes (Kalinagos) vivre dans une réserve de l’île de La Dominique, toujours existante de nos jours. Le sang des Kalinagos s’est tout de même mêlé aux colons français puis à leurs esclaves venus d’Afrique.

Ils laissent un héritage important dans l’agriculture, le vocabulaire et l’iconographie des roches gravées, pétroglyphes, de Guadeloupe.

Le monde partagé en deux : Espagne et Portugal

Après la découverte du nouveau monde, l’église catholique a décidé de partager le monde en deux entre les Espagnols et les Portugais. Les couronnes de France et d’Angleterre n’ont pas accepté cette décision et François 1er lança les corsaires. Ces équipages, plus ou moins officiels, étaient chargés de s’emparer des richesses rapportées par les Espagnols et les Portugais en Europe. Les Anglais ont tout de suite suivi le mouvement. Une vie de semi-marin, semi-sédentaires s’est installée dans les Antilles. C’est l’invention de la piraterie.
On ne possède que peu de documents sur le sujet, mais le peu prouve des installations de Français et d’Anglais dans les îles, de collaboration entre eux et les Caraïbes contre les Espagnols.

Les Espagnols n’ont jamais réussi à coloniser les Petites Antilles, constamment refoulés par les attaques des Amérindiens et finalement plus intéressés par la conquête continentale.
En Guadeloupe, un épisode particulièrement important s’est même produit. Une flotte d’une trentaine de galions mouilla en Côte sous le Vent. Les voyageurs mirent pied à terre pour prendre de l’eau et du bois. Ils furent attaqués par les Kalinagos et lorsqu’ils essayèrent de repartir un fort coup de vent projeta les bateaux sur des roches. Une vingtaine de bateaux coula et beaucoup d’hommes moururent. Le site de ce naufrage n’a pas été retrouvé bien qu’il fût mention dans des relations que les Kalinagos avaient pris tout ce qu’il était possible de récupérer des bateaux.

Colonisation par les Français

Hollandais, Espagnols, mais surtout Anglais et Français se sont battus avec acharnement pour l’occupation de ces petites terres. Ce n’était plus pour l’or des Espagnole, mais pour l’exploitation agricole des terres. Une théorie consiste à dire que les îles étaient plus faciles à maintenir que les grands pays comme les Indes ou l’Asie. Les colons s’y installaient d’ailleurs pour planter des produits majoritairement indiens et asiatiques.
Les premiers « travailleurs » à l’établissement des habitations, étaient des Français à qui l’on accordait une terre après 3 ans de service. Ils étaient référencés comme les « engagés ». Les conditions difficiles ont diminué le nombre de volontaires et le besoin de main d’œuvre a lancé une des plus tristes pages de l’histoire européenne, l’esclavage en masse des Africains.

Esclavage

Même si l’esclavage prend sa source bien antérieurement et pas exclusivement en Europe, le déplacement de 8 millions d’Africains en moins de 200 ans reste un chiffre vertigineux. Complicité de tous les pays européens, des églises catholique et protestante, des pays arabes et même de tribus africaines, ont conduit à cet exode massif forcé.
L’esclavage n’est d’abord pas autorisé chez les Français et les Anglais lors de la colonisation. Le besoin de main d’œuvre conduit les planteurs à en acheminer illégalement. Puis, ils obtiennent gain de cause et le commerce devient légale dans les colonies françaises et anglaises.
C’est avec le développement de la culture de la canne à sucre que les besoins se sont renforcés, faisant passer les habitations de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’esclaves.

Abolition, rétablissement et à nouveau Abolition
Avec la révolution française, l’abolition de l’esclavage est prononcée en 1794. 8 ans plus tard, l’esclavage est rétabli par Napoléon sous l’influence des milieux d’affaires. Les premiers conscrits noirs de Guadeloupe se révoltent sous la direction de Louis Delgrès. Vaincu, il se suicide avec ses 300 hommes !
Il faut attendre encore 45 ans, et 90 000 esclaves contre 14 000 Français, pour que l’abolition définitive en France soit prononcée le 27 avril 1848 et avec le concours de Victor Schoelcher, un riche héritier alsacien.
C’est en 2001, que l’esclavage est reconnu comme Crime contre l’humanité en France. En février 2006, le Président de la République française a établi au 10 mai la date de la commémoration de l’abolition de l’esclavage en métropole.

Les nouveaux arrivants : Indiens, Chinois et Africains

Après l’abolition, le besoin de main d’œuvre se fait à nouveau sentir. Les Ex-esclaves ne souhaitent plus travailler dans les habitations. Napoléon III fait venir d’autres Africains puis des Indiens, 42 000 au total, travailleurs bon marché. On ajoutera aussi une petite communauté de Chinois.

Des nouveaux colons arrivent de France aussi. Cette nouvelle vague achète les terres désertées des colons à bas prix. Leur attitude est différente, l’esclavage n’existe plus, ils se mélangent avec les descendants d’esclave. On retrouve beaucoup de familles antillaises portant les noms des ses arrivants.

Département français d'outre-mer puis Région

La Guadeloupe devient un département en 1946 et une Région en 1982. Avec la Martinique, la Guyane et la Réunion, elle devient un DOM et profite du même statut que n’importe quel département français.
Les status des DOM-TOM évoluant au cas par cas, l’ensemble des ses possessions françaises se nomment aujourd’hui les Outre-mers où figurent des Collectivités Territoriales, des territoires autonomes, des Départements d’Outre-mer, comme la Guadeloupe, avec des modes gestion différents d’un territoire à l’autre.

A ce jour, la Guadeloupe a choisi de conserver son conseil départemental et son conseil régional, alors que la Martinique et la Guyane ont évolué vers une seule institution à une ou deux assemblées.
La partie française de l’île de Saint-Martin s’est séparée de la Guadeloupe par referendum et est devenu une Collectivité Territoriale d’Outre-mer en 2008.

Un archipel de métissage

La population de la Guadeloupe est de facto très métissée. Depuis les origines avec les Amérindiens et les premiers colons européens (Français, Anglais, Hollandais) le métissage avait commencé.
Les esclaves venus d’Afrique se sont aussi mélangés avec les européens hors des plantations, ouvriers, artisans et quelques propriétaires terriens souvent par la force et parfois par amour.

Aussi d’illustres personnages français sont issus de ce métissage comme le Chevalier de Saint-Georges, maître de musique et maître d’arme à la cour de Louis XIV ou encore Alexandre Dumas, l’écrivain.
L’abolition de l’esclavage a demandé une nouvelle main d’œuvre immigrante, les Indiens ont formé le gros lots de nouveaux arrivants, des Chinois se sont ajoutés, des Japonais aussi mais ils ne pas restés en Guadeloupe. Des Européens sont aussi venus pour acheter des terres bons marchés ou exercer des métiers intermédiaires, outre des Français, on trouve dans les noms de famille créoles des Autrichiens et des Italiens.
Les Syriens et Libanais qui forment une communauté importante en Guadeloupe, sont davantage arrivés au XXe siècle à cause des guerres et persécutions religieuses contre les Chrétiens. Ils sont essentiellement dans le commerce, notamment du tissus et des bijoux du centre de Pointe à Pitre.

Depuis la deuxième moitié du XXe siècle, l’immigration provient particulièrement des îles de la Caraïbe depuis Haïti, La Dominique (entre la Guadeloupe et la Martinique) la République Dominiquaise.